Samedi, ce sont près de 70 cortèges qui se sont rassemblés dans de très nombreuses villes de France, mais aussi devant les ambassades de France à La Haye, Berlin ou encore Bruxelles. À chaque fois l’objectif était le même : faire reculer Emmanuel Macron et sa majorité sur les lois sécuritaires. Ce sont ainsi entre 133 000 personnes, selon les autorités, et 500 000 selon les organisateurs, qui étaient dans les rues de France.

Une révolte qui a fait consensus à gauche, avec notamment Jean-Luc Mélenchon (Insoumis), Olivier Faure (PS) et Yannick Jadot (Europe Ecologie Les Verts) qui ont tous estimé que le chef de l’Etat provoquait « une crise démocratique et institutionnelle » en plus des crises sanitaires et sociales en vigueur en ce moment.

Mais au-delà du jeu politique, ce sont de nombreuses couches de la société qui étaient mobilisées dans les cortèges. Notamment les syndicats de journalistes, les avocats, les FEMENS, les collectifs de sans-papiers, et les familles victimes de violences policières. Les professionnels de l’information ont également publié une tribune contre le « droit à la censure » de la police, sur leurs reportages. Etaient notamment signataires de la tribune : Elise Lucet, Laurent Delahousse, Yann Barthès, ou encore Marc-Olivier Fogiel. Les représentants syndicaux, comme Philippe Martinez (CGT), garnissaient également le cortège. Ce-dernier a d’ailleurs prévenu que le « monde nous regarde », faisant référence à des leaders syndicaux d’Amérique du Sud, et d’Afrique, qui craignent que ces lois ne freinent leurs aspirations à la contestation sans répression, dans leurs pays.

Et avec 6 000 manifestants réunis à Bordeaux, il s’agissait de la plus forte mobilisation dans de nombreuses villes de France depuis les Gilets Jaunes. Cependant, les organisateurs de la coordination StopLoiSécuritéGlobale ont condamné les violences et les dégradations commises après les rassemblements, comme à Lyon, et Paris notamment. Ce sont ainsi 46 interpellations et 27 gardes à vue qui ont été comptabilisées à Paris. Et selon le Ministre de l’Intérieur, 37 policiers et gendarmes ont été blessés en marge des manifestations.

Le projet de Loi est désormais entre les mains du Sénat, qui a prévenu que le « texte allait être clarifié », par la voix de son président, Gérard Larcher. Enfin, Gérard Larcher, a estimé que la commission que souhaitait créer le gouvernement pour corriger la loi, n’avait « aucun intérêt ». Depuis, le Premier Ministre a rétropédalé, annonçant, vendredi, y avoir renoncé.

Les images et vidéos des cortèges sont à retrouver sur lesfrançais.press