Si cette crise sanitaire a d’abord pétrifié les pouvoirs publics, et les absences de précédent et les interrogations sur sa dangerosité expliquent le retard pris au début de la crise. Or, la multiplication des décès en Italie au mois de mars, la crise est devenue sanitaire, économique et financière. Ce qui a fait hésiter les dirigeants entre préoccupations nationales et coopération internationale.

Aux Etats-Unis, Donald Trump a décrété l’état d’urgence nationale le vendredi 13 mars. 50 milliards de dollars ont été débloqué pour faire face à l’épidémie, et l’action est coordonnée par la Federal Emergency Agency, qui avait notamment œuvré auprès des victimes d’ouragans et des inondations.

De leur côté, les ministres allemands de l’Economie et des Finances ont déclaré que tout sera fait pour « protéger les entreprises et les emplois ». Les dirigeants allemands n’exclus d’ailleurs plus de recourir à l’endettement, afin de rassurer les acteurs économiques sur le soutien de l’Etat. Comme en France, le chômage partiel est réamorcé, comme ils l’avaient fait en 2008. Des reports d’impôts seront donc appliqués. Une enveloppe de 500 milliards d’€ est également dégagée. Les nationalisations d’entreprises en grande difficulté sont également envisagées.

En France, Emmanuel Macron a annoncé donner la priorité à la santé publique. Plusieurs mesures économiques seront prises pour atténuer les effets de la crise. Les entreprises peuvent ainsi reporter « sans justification, sans formalité, sans pénalité, le paiement des cotisations et impôts dus en mars ». Plus de 5 000 entreprises ont demandé à bénéficier du chômage partiel, pour un total de 80 000 salariés et 242 millions d’€, selon le Ministre de l’Economie. Le dispositif, jusqu’ici limité à 70% du SMIC et 84% du salaire net, sera déplafonné. Un plan de relance national et européen a été promis par le Président de la République.

En Europe, Ursula Von der Leyen a annoncé la suspension de la règle des 3% de déficits. Le fonds européen de soutien aux entreprises est activé.

Les banques centrales sont donc mises à contributions et rappelées à leurs missions d’assurer la liquidité et les pérennité de la sphère financière. La FED devrait ainsi injecter 1 500 milliards de dollars en 3 manches, pour ne pas perturber le marché. La patronne de la Banque Centrale Européenne – Christine Lagarde – promet que tous les outils seront mis à disposition pour limiter les conséquences économiques de l’épidémie de Coronavirus. Contrairement aux Américains, la BCE ne changera pas ses taux. En revanche, une enveloppe de 120 milliards d’€ d’actifs seront injectés sur les marchés. En revanche, elle ne peut pas acheter plus d’1/3 d’une ligne d’obligation émise par un Etat.

Enfin, la Banque du Japon a injecté des liquidités sur le marché bancaire, en rachetant 1,9 milliards de dollars d’obligations, vendredi.