Ces-dernières semaines, de plus en plus de pays y ont recours, avec un niveau historique jamais atteint, de 438 barrières commerciales répertoriées par la Commission européenne, à travers le monde. L’arrivée au pouvoir de Donald Trump, il y a 4 ans, n’a d’ailleurs rien arrangé, et la crise sanitaire n’a fait que révélé la dépendance des Etats-Unis, vis-à-vis de la Chine, en matière de masques et de médicaments. Qui aurait cru, en effet, qu’un masque en papier, soit à ce point la cause de conflits commerciaux. Les biens stratégiques seront alors difficiles à identifier.

Autre arme brandie pour justifier le protectionnisme : l’environnement. La priorité donnée à la consommation nationale sous-entend que les échanges internationaux sont dangereux pour l’emploi et la planète. Or, il serait intéressant de se pencher sur le bilan carbone d’une somme de circuits courts, par rapport à un grossiste répartiteur au niveau national ou international. Et le rejet des échanges internationaux reviendra à renier la théorie des avantages comparatifs, qui veut qu’un pays se spécialise dans les domaines où il est le moins mauvais. Cette-dernière a permis une amélioration des niveaux de vie en Occident et au sein des pays émergents.

Et les exemples de protectionnisme poussés à l’extrême ont toujours amenés à des catastrophes. Que ce soit à partir de 1929, ou du repli sur elle-même de la Chine, au 17è siècle. Les empereurs, en arrêtant de commercer avec les « Barbares » venus d’Occident, ont plongé l’Empire dans un long déclin jusqu’à la réouverture au monde, opérée par Deng Xiaoping, à la fin des années 70.

La lutte contre les épidémies et l’environnement ne pourront donc être traitées qu’à travers un renforcement de la coopération. De leurs côtés, les échanges commerciaux ne doivent pas se convertir en guerre économique. S’ils sont acceptés par tous, ils obéiront alors à la règle du gagnant-gagnant.