Alors que le virus est parti de son sol, la Chine, qui a pratiquement éradiqué la maladie, voit d’un très mauvais oeil les liaisons aériennes entre elle et l’Europe. Des sanctions ont ainsi été prises récemment contre Air France, à la suite de la découverte de 6 cas positifs à l’arrivée d’un vol entre Paris et Tianjin, fin juin. Les liaisons entre les deux villes ont ainsi été suspendu les 8 et 15 juillet, alors que Pékin a limité les vols à 1 par semaine et par ville, concernant les liaisons venant d’Europe.

En réponse, Paris a décidé de suspendre les vols des compagnies chinoises Air China, China Eastern et China Southern. Des centaines de voyageurs se voient donc contraints de reporter leur voyage, ou de trouver des billets au prix fort. Le sujet a, ainsi, été abordé lors d’un entretien virtuel début juillet, entre Emmanuel Macron, et son homologue XI Jinping. La Chancelière allemande, Angela Merkel, a également pris part à l’échange. Et les deux dirigeants européens ont souhaité le rétablissement des liaison aériennes vers l’empire du milieu. Les suspensions mutuelles de vols se sont, en effet, multipliées depuis que la Chine a imposé mi-2020, sa politique du « disjoncteur », à savoir une liaison aérienne suspendue pour 2 semaines à partir de 5 cas positifs découverts à l’arrivée. Sanction qui passe même à un mois, en cas de découverte de 10 cas positifs. Une fréquence de sanctions qui s’est accélérée ces-dernières semaines, alors que de nombreux étudiants tentent de circuler entre les deux pays, en vue de la rentrée de septembre.

Or, Paris et Berlin s’estiment victimes de discriminations, et de distorsion de concurrence, alors que Pékin n’a pas appliqué les mêmes sanctions aux compagnies américaines. Une colère qui s’amplifie quand on sait que la grande majorité des voyageurs acheminés en Chine, sont des chinois porteurs de codes de santé validés par leur ambassade lors de l’embarquement. Or certains chinois retournent dans leur pays, en ayant seulement transité par Paris, au départ de pays africains. Malgré leur certificat de non-contamination, certains sont testés positifs à leur arrivée en France. Mais Paris ne peut ni les renvoyer à leur point de départ, ni les laisser sur le sol français ou européen, faute de visas. Ils sont placés en quarantaine 2 semaines dans un hôtel de la zone aéroportuaire. À l’issue, Air France les achemine vers la Chine, car les compagnies chinoises refusent de les prendre en charge. C’est donc le serpent qui se mord la queue…