Les 12 derniers mois furent bien remplis, de la crise en Ukraine, à la guerre commerciale, les tensions budgétaires et impératifs sécuritaires ont ponctué l’année d’Ursula von der Leyen. 

Parlons d’abord du nouveau plan financier de l’Union européenne pour la période 2027-2032. Un cadre financier pluriannuel, avec un plan de dépenses se traduisant par des priorités financières sur au moins 5 ans. Et un rêve pieux : damer le pion au Dollar.

Pourtant, une guerre commerciale s’est engagée avec les Etats-Unis, dès le début du second mandat de Donald Trump. Un allié américain devenu donc instable. Et les conséquences furent multiples et parfois bien éloignées des rivages de la Côte Est des USA. Un contexte dans lequel la France a remporté la bataille d’accueillir la nouvelle autorité douanière, à Lille. 

En revanche, un pilier européen a tendance à vaciller. L’Espace Schengen – parangon de la libre circulation sur le continent – célèbre pourtant ses 40 ans en 2025. En effet, si la suppression des frontières intérieures constitue l’un des piliers du traité de Schengen, celui-ci prévoit néanmoins des exceptions en cas de circonstances exceptionnelles. Chaque État membre peut temporairement rétablir des contrôles aux frontières en cas de menace pour l’ordre public ou la sécurité nationale. Une mesure qui ne peut, cependant, excéder 6 mois, et doit faire l’objet de consultations avec les autres pays membres. 

Pourtant, l’Europe pourrait relancer le projet de défense européenne. Alors que les États avaient rejeté, et en premier lieu la France du Général De Gaulle, le projet soumis par les pères fondateurs de l’Europe dans les années 50/60, de constituer une Communauté de Défense européenne, les exigences américaines le remettent en scelle. Mais pour cela, il faudra se rééquipement, après avoir délégué une partie de la défense aux Etats-Unis. C’est donc 800 milliards d’euros qui seront levés afin d’acheter du matériel militaire européen et militariser une partie de l’Agence spatiale européenne (deux aubaines pour la France). Un véritable changement de paradigme pour le Vieux continent. 

Cela suffira-t-il à mettre le Green deal en péril ? Il semble en tout cas en mauvaise posture face à un monde en pleine reconfiguration, et notamment en vue d’une simplification administrative dans de nombreux domaines. Cela pour doper la compétitivité européenne, mais qui n’a pas encore été approuvé par le Parlement et le Conseil de l’UE. Dans le viseur se trouve la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité, mais aussi de respect des droits humains. Du côté de la Commission, le but affiché est en tout cas de limiter ces mesures aux très grandes entreprises pour réduire les charges administratives sur les PME et les agriculteurs

Enfin, la vie commune semble compliquée entre les 27 Etats membres de l’UE. Si la paix et la prospérité nous ont réunis, les risques de guerre et les tensions commerciales mondiales posent les graines de la discorde. Les différences culturelles entre les peuples européens s’affrontent avec d’un côté l’Ouest du continent et de l’autre ceux intégrés en 2004 menés par la Hongrie. Victor Orban. Affaire à suivre…