La députée franco-dominicaine des Français d’Amérique du sud et des Caraïbes, a été nommée le 12 octobre dans le Gouvernement Lecornu II. Incarnant une nouvelle génération de responsables politiques, Eléonore Caroit va devoir faire face à de nombreux défis, allant de la pérennité du financement de la Caisse des Français de l’étranger, à la gestion du réseau AEFE. Mais aussi les élections consulaires en mai 2026 et les tensions politiques au sein de la Francophonie.

Elle a d’abord toujours considéré les Français de l’étranger comme une « force vive de la France », et son parcours marqué par l’expatriation dès ses 3 ans, l’atteste. Avocate internationale, mariée à un Suisse, et députée depuis 2022 de la 2è circonscription des Français de l’étranger, elle sera légitime pour parler accès à la scolarité, fiscalité, représentation politique et accès aux services consulaires. Membre du parti Renaissance, elle s’est notamment distinguée sur la protection des droits des expatriés, la simplification des démarches administratives et la défense du réseau éducatif français à l’étranger. Son engagement pour la ratification du traité sur la haute mer et sa participation active aux travaux de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) ont renforcé sa crédibilité sur les scènes nationale et internationale.

Elle sera, en revanche, scrutée sur sa gestion de la Caisse des Français de l’étranger. En 2025, la CFE a vu ses subventions diminuer, tandis que le nombre de bénéficiaires ne cesse d’augmenter (+5 % en 2024). Eléonore Caroit devra donc négocier avec Bercy pour garantir la pérennité de ce dispositif, tout en évitant une hausse des cotisations pour les expatriés, déjà soumis à des pressions fiscales locales. Le second défi consistera à maintenir une excellence éducative dans le réseau AEFE malgré les contraintes budgétaires. Car l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) gère 600 établissements dans 138 pays, accueillant 400 000 élèves. Mais le réseau fait face à des coupes budgétaires drastiques : -14 millions d’euros en 2025, -24 millions en 2026, et la suppression de 150 postes sur trois ans. Eléonore Caroit devra aussi convaincre sur les élections consulaires et le renouvellement des 442 conseillers consulaires en mai 2026. Notamment sur la participation, avec seulement 15% de votants en 2021, malgré le vote électronique. Mais aussi la sécurité des bureaux de vote et la modernisation avec le déploiement du vote par internet. 

Enfin, Eléonore Caroit va devoir travailler à la refonte de l’Organisation internationale de la Francophonie. Un réel enjeu, au regard des 88 Etats concernés, 321 millions de locuteurs et un total de 8,1% du PIB mondial. Pourtant, les échanges économiques représentent moins de 10% du commerce intra-francophone. Les défis porteront alors sur le numérique, l’Economie et la Culture. Mais aussi savoir allier climat, pais et sécurité, et Education et jeunesse. Eléonore Caroit a les cartes en main pour marquer l’histoire de son portefeuille en charge des Français de l’étranger. Reste à savoir si elle parviendra à concilier les attentes des expatriés, les contraintes budgétaires, et les ambitions géopolitiques de la France.