Alerte aux comportements sectaires liés à la manipulation. Dans le collimateur de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) se trouvent des mouvements religieux sectaires. Par ailleurs, l’Eglise catholique a créé en 2015 une cellule sur des dérives sectaires dans des communautés catholiques.

 

Le journal Le Pèlerin du 13 mai dernier consacre un article à cette question délicate, tant il est difficile parfois de se faire une opinion claire. Le temps de pandémie favorise la recrudescence des activités douteuses, voire dangereuses pour l’intégrité du corps et de l’esprit. Le dernier rapport de Miviludes du mois d’août confirme la tendance.

 

Dans ces rapports on apprend qu’à côté des groupes déjà identifiés depuis bien longtemps, comme témoins de Jéhovah ou encore yoga d’autres groupes de méditation, se trouvent des groupes utilisant des techniques de bien-être ou médecines alternatives, souvent d’inspiration orientale ou New Age. 

 

Et le dernier rapport de la Miviludes alerte sur l’augmentation des signalements liés surtout à des pratiques dérivées du yoga et de la méditation. 

 

“Rien que sur ces deux domaines, 159 alertes ont été dénombrées l’année dernière : près de deux fois plus qu’en 2019. L’augmentation des dérives est aussi perceptible dans le secteur de l’alimentation. L’an passé, 120 signalements ont été comptabilisés par la Miviludes.”

Dans combien de cas cela concerne les activités de Yoga et de la méditation d’inspiration orientale et ou New age, n’est pas spécifié.

 

Selon les spécialistes, le travail de prévention est d’autant plus difficile que le yoga et la méditation bénéficient d’une très bonne image dans les médias. Voire, même, ses activités sont encouragées par les pouvoirs publics qui y voient une solution au problème d’ordre social fortement impacté par le manque de maîtrise de soi que ces techniques permettent d’obtenir. 

 

Une référence d’ordre éducatif qui s’appuie désormais sur d’autres sources, espère-t-on, capables de fournir des outils efficaces pour gérer une société. C’est une sorte d’extension des valeurs républicaines traditionnelles, de façon similaire à ce qui se pratique ailleurs, ou à l’idéologie marxiste on adjoint un zeste de référence à la spiritualité ancestrale du pays.

 

Cependant, une telle ouverture peut toujours représenter un risque pour la pureté de la doctrine de base. Tous les systèmes de pensées, de spiritualité etc le connaissent. Personne n’y échappe, mais à chacun de réguler comme il l’entend en vue de la plus grande efficacité. 

 

Miviludes en est la réponse à la française, un observatoire dont le but est de faire des rapports, un générateur d’alertes quand nécessaire. Le problème, c’est que l’objet même de l’observatoire, à savoir la nature d’une secte n’est pas défini. Aux États-Unis, on n’utilise même pas le terme, considéré comme à bannir, car induisant un jugement de valeur appliqué à certains groupes qui seraient ainsi stigmatisés.

 

Dans cette période de pandémie, la recherche de sens sur le fond de besoin d’être rassuré génère de l’intérêt supplémentaire pour ces types de groupes, considérés par les pouvoirs publics, comme à risque pour le respect des valeurs fondamentales sur lesquelles est fondée la politique du pays.

 

En France on recrute surtout sur le Net, une augmentation de cas constatée dans la période de la pandémie est jugée significative par les spécialistes. 

 

Une bonne dose d’arguments pseudo scientifiques, un zeste plus ou moins prononcé de spiritualité, mijoté dans une sauce au goût de complotisme, tout cela dans un vacuum, vide juridique, et le tour est joué. Pour certains il vaut mieux cela que les anxiolytiques.

 

Quatre signes peuvent alors alerter sur la dérive sectaire où qu’elle apparaisse. Le caractère coercitif de la soumission soudaine à des nouvelles croyances, une diabolisation du monde extérieur, des atteintes à l’intégrité physique, des exigences financières exorbitantes et l’altération de la liberté. Tout cela n’échappe pas aux observateurs extérieurs, mais la prise de conscience des victimes prend du temps.  

 

Comment y tombe-t-on ? C’est simple. En profitant de la faiblesse. Surtout dans des situations troubles et compliquées comme la nôtre, le besoin d’explications simples devient alors pressant. 

 

Dans ce contexte, difficile de trier le bon grain de l’ivraie, de discerner la médecine, ou l’école de développement personnel, potentiellement bienfaisante, de la supercherie pure et simple. Si l’on se tient à la promesse évangélique de Jésus lui-même sur l’impossibilité de les séparer tant que la vie dure sur terre, cela promet de beaux jours à la confusion. 

 

“Internet, où se côtoient informations vérifiées et affirmations infondées couplées avec les algorithmes, renforce des biais cognitifs, autrement dit les croyances déconnectées de la réalité ”, note Le Pèlerin.

 

La pandémie génère des comportements de survie liés à l’augmentation du stress et le sentiment de la perte de contrôle. Nôtre cerveau reptilien prend les commandes de la partie du Cortex, qui, normalement, est chargé de gérer les informations selon les règles de la raison qui enregistre, analyse et statue en prenant en compte l’ensemble des données concernant l’intégrité et l’intégralité de soi-même.

 

Dans certaines circonstances favorables, pour parer au plus pressé, le cerveau reptilien court-circuite le passage par le raisonnement, nécessairement plus lent. Et plus onéreux, outre en temps, aussi en énergie à consommer, car l’analyse oblige des affinements polymorphes, or la survie concerne toutes les énergies dans le même but. 

 

D’où la boule au ventre, sentiment d’angoisse généré par la concentration de l’afflux sanguin sur les parties du corps en actions, il n’est pas temps de digérer, il est temps d’agir.

 

Nous sommes des descendants de survivants qui le sont aussi et ainsi de suite. Notre patrimoine génétique, on commence à le savoir, est constitué aussi d’une mémoire historique, des évènements qui ont marqué nos ancêtres. Tous les survivants transmettent une expérience qui se dépose en mémoire génétique.

 

C’est ainsi lorsqu’une nouvelle caractéristique est intégrée dans la mémoire et désormais considérée comme indispensable pour la survie de l’espèce en constante évolution. Le patrimoine historique se dépose, et une fois intégré, il se transforme en patrimoine génétique. 

 

Comme si la quantité faisait basculer dans la catégorie de qualité. Après tout, les trois quarts de notre mémoire génétique sont composés d’informations sur les étapes précédentes de notre homo sapiens, toujours en évolution.

 

Et cette mémoire de survie, dans les situations critiques similaires, est réactivée. C’est comme des réflexes innés, ou encore des addictions contractées qui fonctionnent selon le principe du déclenchement automatique d’un besoin à assouvir. Sans délai, immédiatement, sur le champ…

 

La raison n’est pas invitée à la fête, celle qui se déroule sans elle dans un circuit fermé ou elle n’a pas sa place. Elle intervient après, plus tard, quand la fête sera terminée pour faire le compte des pots cassés. Un peu tard, mais c’est ainsi. 

 

Il y a aussi l’usage de la raison comme moyen de convaincre de ce qui est considéré comme raisonnement sûr, exclusif ou inclusif. C’est selon ce que l’on pense et ce qu’en pensent les autres. Chacun se situant dans un jeu de projections de l’image que l’on veut projeter de soi et recevoir des autres.

 

Et la différence est là, entre l’usage du cerveau reptilien pour la survie de l’individu et de l’espèce, et l’usage de la raison pour analyser la situation et la justifier. Mais les choses se compliquent lorsqu’il s’agit d’utiliser le raisonnement parfois bien développé pour nourrir les instincts de survie. Ce qui arrive avec la pandémie. 

 

On ressent le besoin de réagir vite, mais tant que l’on n’est pas en danger imminent, on va servir l’instinct de survie en y mettant du raisonnement analytique qui implique tant et tant d’énergie. Et l’affaire se complique encore davantage, lorsque que l’on fait appel à la dimension religieuse, spirituelle où il est encore plus difficile de gérer les émotions générées par l’instinct de survie.

 

Toutes les théories complotistes y ont leur origine, s’y réfèrent, et s’y appuient. Versions athées ou croyantes, elles se nourrissent d’une théorie unilatérale, d’une parthénogenèse, d’une fécondation respectable comme toute une autre, mais sans une confrontation ni apport d’une autre possibilité à envisager. 

 

Le principe d’enfermement se révèle alors très efficace, le fossé se creuse, plus de passerelles que des murs. Et le périmètre de sécurité est encerclé des fils barbelés qu’aucune délicatesse d’approche ne peut franchir.

 

La rentrée scolaire et professionnelle est pour la deuxième année consécutive marquée par le marasme pandémique. Jusqu’à quand Seigneur soupire le croyant, jusqu’à quand se demande tout le monde. En attendant, en effet il faut vivre et pour beaucoup c’est synonyme de survie. 

 

Pour un bon nombre, cette rentrée est perturbée par les restrictions sanitaires en constante évolution, en fonction de la manière dont les autorités sanitaires et politiques d’un pays donné réagissent.

 

Pour certains pas de coupure en termes de ressourcement auprès des proches dont on est, durant l’année pour la plupart, bien éloignés. Les moyens de communication atténuent le sentiment de séparation, mais tout en donnant l’illusion de proximité momentanée, en fait, paradoxalement génèrent de la frustration réactivée par la voix et l’image. Ce virtuel qui ne remplit pas le vide d’un manque, qui ne remplace pas le réel charnel.

 

Pour tous ceux qui rentrent par exemple à Hongkong, la quarantaine entre une semaine (pour les plus chanceux) et trois semaines (pour beaucoup) est le lot commun des voyageurs. 

 

Rien que pour eux, nous, CCFHK, avons pensé pouvoir leur offrir un petit service. Bien ciblé dans le temps, deux fois par semaine durant la seconde moitié d’août et début septembre.

 

Il s’agit de proposer des séances de méditation fondée sur le principe de détente offerte au corps avant une nourriture à proposer à l’âme. Anima sana in corpore sane. On le sait depuis que le christianisme existe.

 

Mais on l’a oublié. Peut-être en lien avec de grands fléaux de différentes époques en Orient chrétien dans l’Antiquité puis le haut moyen âge et dans le bas Moyen-Âge en Europe. On a déprécié le rapport au corps. 

 

On ne savait plus très bien quoi faire d’une telle fragilité. Sinon la vouer à la miséricorde divine et surtout ne pas oublier de vouer à la sévérité de la discipline morale, ce corps qui finalement pèse trop lourd pour un esprit qui voudrait tant s’en évader.

 

Au moins, pensait-on, là, on avait un certain pouvoir, on avait un mot à dire, une autorité à exercer, une force à trouver. Avec les effets que l’on sait. C’était aussi un réflexe de survie qui s’est déclenché sur le terrain religieux.

 

Pour le yoga chrétien, le concept que je voudrais développer est simple. Il s’agit de s’appuyer sur la technique de Yoga, seulement la technique, pas l’esprit qui lui va très loin dans l’engagement, pas seulement du corps mais aussi de la volonté propre. Appliquer la technique pour permettre à la méditation chrétienne sa propre fécondité. 

 

Le corps respecté dans ces “décontractions et assouplissements”, le souffle qui le traverse et l’irrigue, les oreilles spirituelles orientées, attentives, capables d’acheminer de la nourriture adéquate. 

 

Voici donc des conditions supposées indispensables pour un corps au repos afin de pouvoir acheminer la Parole de Dieu à l’âme pour le repos de celle-ci et la croissance de tout l’être. En gros, voici mon credo à ce sujet. 

 

Je travaille avec Lucie, prof de yoga qui assure la première partie, technique, et moi la seconde. Et ces deux parties petit à petit vont se rejoindre plus étroitement et même se superposer pour que les exercices se déroulent en accompagnement simultané fourni par la méditation.

 

Les textes de méditations sont écrits et seront disponibles sur mon site et celui de la CCFHK.

 

Pour nous, c’est la toute première expérience, quatre premières séances par Zoom, essentiellement pour les gens en quarantaine.

 

Puis on poursuivra en présentiel…